L'artiste est toujours entouré d'une mythologie de la souffrance. Il est idéalement pauvre, consacre sa vie à son oeuvre, et, tout aussi idéalement, il en meurt. Quand on a fait "autre chose de sa vie" que le seul art auquel on prétend, on est donc exposé à un malentendu, celui du passe-temps, du hobby. Pourtant, il existe des pratiques marginales, ou tardives, qui n'en sont pas moins intenses, tant il est vrai que l'art n'est pas réservé aux professionnels de la profession.
Ici, il faut prendre plaisir à la peinture d'Alain Veinstein, à la pulsion scopique qu'elle agite, à la fête des couleurs, des formes. Mais il faut aussi la prendre au sérieux. Parce qu'elle construit un univers, une langue, avec sa grammaire, ses obsessions.
Bernard Comment
Alain Veinstein s'expose à la
galerie La Forest Divonne, 12 rue des Beaux-Arts, Paris 6e, du 27 avril au 13 mai 2017.